Aller au contenu

Page:Révéroni Saint-Cyr - Pauliska, ou la Perversité moderne, An 6.djvu/359

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 83 )


et pénétrée malgré moi d’une tendre admiration pour mon infortunée rivale. « Elle a raison, me disais-je, c’est dans un désert qu’il faut garder l’objet qu’on aime : cette tendre inspiration de l’égoïsme amoureux, est le cri de la nature, et cet enfant naïf en est l’organe. A quoi sert d’ailleurs la constance du devoir ? Qu’à de flatteur pour l’objet aimé, un esprit fidèle, mais préoccupé ? Que produit la société, la vue de tant d’êtres qui peuvent flatter nos sens ? Oui, l’affluence des désirs est un tourbillon de pensées ravies à leur légitime possesseur. Amour ! amour ! Dieu des prodiges ! tu fais de la solitude, l’Univers, l’Elisée des amans ; et de leur égoïsme même, ce fléau des mortels, un titre pour eux au bonheur et à l’estime. » Absorbée dans mes pensées,

D 6