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Page:Révéroni Saint-Cyr - Pauliska, ou la Perversité moderne, An 6.djvu/52

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nous séparer encore ? dis-je à mon ami, en tombant en pleurs dans un fauteuil. — La gloire… me répondit-il. — Et l’amour ? — Ils ne se quitteront point. — Vous viendrez souvent ? — Chaque jour. — Et si vos Chefs vous le défendent ? — Je les fléchirai. — Si l’on part ? — Je mourrai digne de vous. A chaque mot, une réponse tendre. Il était à mes pieds, beau, suppliant, sensible ; nous devions nous unir ; mais nous séparer d’abord. Je voulus en vain puiser dans cette douloureuse idée une résistance qui me devenait difficile : un soufle délicieux fit évanouir toute réflexion, et je revins à moi dans les pleurs. Mon ami fut tendre, empressé, délicat !… Combien il parut changé depuis !… Nous nous séparâmes à onze heures… J’entendis la porte se fermer avec fracas sur lui, le vieux portier mur-