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Le cristal des eaux la recueille ;
Elle me peint ma chûte et ma pâleur.
Ah ! vous pouvez ternir cette onde,
Triste dépouille des forêts !
Hélas qu’y puis-je voir au monde
Perdant Ernest et mes attraits ?

De Phébé l’image tremblante
Déjà vacille en ces flots argentés ;
Miroir de l’effroi d’une amante,
Ce lac te peint mes esprits agités ;
Mais Phébé s’enfuit dès l’aurore,
Sa flamme brille en d’autres lieux.
Moi, nuit et jour je brûle encore ;
Ernest est le monde à mes yeux.


La nuit avançait et me surprenait dans ma rêverie. Je ne distinguais déjà plus la retraite de mon ami, et les derniers rayons du soleil frappaient d’une teinte rouge les pieds des rochers qui dominent le Bourg.