vuide, sourit d’un air satisfait, et s’asseyant
près de moi, « vous avez lu,
me dit-il, mon systême ; je me
flatte que lorsque vous l’aurez approfondi,
vous le trouverez conforme
à la nature, et dégagé de
toutes les absurdités, de toutes les
illusions qui vous bercent depuis
l’enfance. Oui, Madame, tout est
physique. L’être le plus hideux peut
triompher de Lucrèce même, en
un tems donné, et par mon art.
Il suffit de suppléer la nature, et
de produire les impressions qu’elle
donne. Apprenez cependant que
la beauté est conditionnelle : chaque
pays à la sienne, la Négresse
comme la fille d’Othaiti, s’enflamment
à la vue d’êtres bien différens.
Au reste, mon systême tend sur-tout
à faire naître le désir : créez
ce désir, vous créez l’amour. C’est
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