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Page:Rabelais marty-laveaux 01.djvu/140

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Comment Grandgousier, pour achapter paix, feist rendre les fouaces.

Chapitre XXXII.



À tant se teut le bon homme Gallet ; mais Picrochole à tous ses propos ne respond aultre chose sinon : « Venez les querir, venez les querir. Ilz ont belle couille et molle. Ilz vous brayeront de la fouace. »

Adoncques retourne vers Grandgousier, lequel trouva à genous, teste nue, encliné en un petit coing de son cabinet, priant Dieu qu’il vouzist amollir la cholere de Picrochole et le mettre au poinct de raison, sans y proceder par force. Quand veit le bon homme de retour, il luy demanda :

«  Ha ! mon amy, mon amy, quelles nouvelles m’apportez vous ?

— Il n’y a (dist Gallet) ordre ; cest homme est du tout hors du sens et delaissé de Dieu.

— Voyre mais (dist Grandgousier), mon amy, quelle cause pretend il de cest excès ?

— Il ne me a (dist Gallet) cause queconques exposé, sinon qu’il m’a dict en cholere quelques motz de fouaces. Je ne sçay si l’on auroit poinct faict oultrage à ses fouaciers.

— Je le veulx (dist Grandgousier) bien entendre devant qu’aultre chose deliberer sur