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Page:Rabelais marty-laveaux 02.djvu/350

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Comment les nauchiers abandonnent les nauires
au fort de la tempeſte.


Chapitre XX.


Ha (diſt Panurge) vous pechez frere Ian mon amy ancien. Ancien dis ie, car de preſent ie ſuys nul, vous eſtes nul. Il me faſche le vous dire. Car ie croy que ainſi iurer vous face grand bien à la ratelle : comme à vn fendeur de boys faict grand ſoulaigement celluy qui à chaſcun coup pres de luy crie Han, à haulte voix : & comme vn ioueur de quilles eſt mirificquement ſoulaigé quand il n’a iecté la boulle droict, ſi quelque home d’eſprit pres de luy panche & contourne la teſte & le corps à demy du couſté auquel la boulle aultrement bien iectee euſt faict rencontre de quilles. Toutes foys vous pechez mon amy doulx. Mais ſi præſentement nous mangeons quelque eſpece de Cabirotades, ſerions nous en ſceureté de ceſtuy oraige ? I’ay leu que ſus mer en temps de tempeſte iamais n’auoient paour, touſiours eſtoient en ſceureté les miniſtres des Dieux Cabires tant celebrez par Orphee, Apollonius, Phrecydes, Strabo, Pauſanias, Herodote.

Il radote, diſt frere Ian, le paouure Diable. A