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Page:Rabelais marty-laveaux 03.djvu/100

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Roy & ſa compagnie, afin qu’eux ne reſtaſſent ocieux. Pareillement la reſaluerent en tour entier gyrans à gauſche : exceptee la Royne, laquelle vers ſon Roy ſe deſtourna à dextre, & fut ceſte ſalutation de tous deſmarchans obſeruce, en tout le diſcours du bal, le reſſaleument auſſi, tant d’vne bande comme de l’autre. Au fon des muſiciens argentez deſmarcha la Nymphe argentee : laquelle eſtoit parquee deuant ſa Royne, ſon Roy ſaluant gratieuſement, & toute ſa compagnie, eux de meſme la reſaluans, comme a eſté dict des aurees : excepté qu’ils tournoient à dextre, & leur Royne à ſeneſtre : ſe poſa ſur le ſecond carreau auant, & ſaiſant reuerence à ſon aduerſaire, ſe tint en face de la premiere Nymphe auree, ſans diſtance aucune, comme preſtes à combatre, ne fuſt, qu’elles ne frappent que des coſtez. Leurs compagnes les fuyuent, tant aurees comme argentees en figure intercalaire : & là font comme apparence de eſcarmoucher : tant que la nymphe auree, laquelle eſtoit premiere en camp entree, frappant en main vne Nymphe argentée à gauſche, la miſt hors du camp, & occupa ſon lieu : mais bien toſt à ſon nouueau des muſiciens, fut de meſme frappée par l’Archer argenté : vne Nymphe auree le fiſt ailleurs ferrer : le Cheualier argenté ſortit en camp. La Royne auree le parqua deuant ſon Roy.

Adonc le Roy argenté change place, doutant la furie de la Royne auree : & ſe recira au lieu de ſon Cuſtode à dextre, lequel lieu ſembloit treſbien muny, & en bonne defenſe.

Les deux Cheualiers qui tenoient à gauſche, tant aurez qu’argentez, deſmarchent, & font amples prinſes des Nymphes aduerſes, leſquelles ne pouuoient arriere foy retirer : meſmement le Cheualier auré, lequel met toute ſa cure à prinſe de Nymphes. Mais le