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Page:Rabelais marty-laveaux 03.djvu/101

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Cheualier argenté penſe choſe plus importante : diſſimulant ſon entreprinſe, & quelquefois qu’il a peu prendre vne Nymphe auree, il la laiſſe, & paſſe outre, & a tant faict, qu’il s’eſt poſé pres ſes ennemis, en lieu auquel il a ſalué le Roy aduers, & dit, Dieu vous gard. La bande auree ayant ceſtuy aduertiſſement de ſecourir ſon Roy fremiſt toute, non que facilement elle ne puiſſe au Roy ſecours ſoudain donner, mais que leur Roy ſaluant, ils perdoient leur Cuſtode dextre ſans y pouuoir remedier. Adonques ſe retira le Roy auré à gauſche, & le Cheualier argenté print le Cuſtode auré : ce que leur fut en grande perte. Toutesfois la bande auree delibere de s’en venger, & l’enuironnent de tous coſtez, à ce que reſfuir il ne puiſſe ny eſchapper de leurs mains. Il fait mille eſforts de ſortir, les ſiens font mille ruſes pour le garantir, mais en fin la Royne auree le print.

La bande auree priuee d’vn de ſes ſuppoſts s’eſuertue, & à tors & à trauer cherche moyen de ſoy venger, aſſez incautement : & fait beaucoup de dommage parmy l’oſts des ennemis. La bande argentee diſſimule, & attend l’heure de reuanche : & preſente vne de ſes Nymphes à la Royne auree, luy ayant dreſſé vne embuſcade ſecrette, tant qu’à la prinſe de la Nymphe peu s’en faillit que l’Archer auré ne ſurprint la Royne argentee. Le Cheualier auré intente prinſe de Roy & Royne argentee, & dit bon iour. L’Archer argenté les ſaluë, il fut prins par vne Nymphe auree : icelle fut prinſe par vne Nymphe argentee. La bataille eſt aſpre. Les Cuſtodes ſortent hors de leurs ſieges au ſecours. Tout eſt en meſlee dangereuſe, Enyo encores ne ſe déclare. Aucunefois tous les argentez enfoncent iuſques à la tante du Roy auré, ſoudain ſont repouſſez. Entre autres la Royne