Aux agres migre, & opimes poſſeſſes
Que tes genits t’ont laiſſé pour succeſſes :
Pour vn pauxille (en ce lieu) reſueiller
Tes membres las, & les reſociller.
Là tout plaiſir te fait oblation :
Et d’vn chaſcun prens oblectacion.
Là du gracule, & plaiſant Philomene
Te reſiouyt la douce cantilene.
Là ton eſprit ton mal deſangonie,
S’exhilarant de telle ſymphonie.
Là les Satirs, Faulnes, Pan, & Seraines,
Dieux, demy Dieux courent à grands haleines.
Nymphes des bois, Dryades, & Nageades,
Preſtes à faire en fueilade gambades,
Y vont en grande accelleration,
Pour viſiter ceſte aggregation.
Et quand la turbe eſt toute accumulée,
Iucundicé ſe fait, non ſimulée :
Auec feſtins, où dape Ambroſienne
Ne manque point : Liqueur Nectarienne
Y regurgite aux grands & aux petits,
Comme au feſtin de Peleus & Thetis.
Et toſt apres les menſes ſubleuées,
Les vns s’en vont incumber aux chorées :
L’vn s’exercite à vener la Ferine,
Et l’autre fait venation Connine.
Dirons nous plus ? Ludes, & tranſitemps
En l’omni-forme inueniez es camps,
Pour euincer la triſteſſe deſpite.
O deux, trois fois, tresfœlice la vite,
Pour le reſpect de nous, qui l’omnidie
Sommes ſequens l’ambulante curie,
Sans ſter, n’auoir va ſeul iour de quiete.
Infauſtiſſime eſt cil, qui s’y ſouhaite.
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epistre dv lymosin