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Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/111

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Emilie le congédia. Ses tremblantes mains préparèrent le petit paquet qu’elle vouloit emporter avec elle ; et elle s’occupoit de ce soin lorsqu’Annette entra.

— Oh ! mademoiselle, il n’y a rien à tenter. Ludovico assure que le nouveau portier est encore plus vigilant que Bernardin lui-même. Autant se jeter dans la gueule du loup que dans la sienne. Ludovico, mademoiselle, est presqu’aussi désolé pour mon compte que vous l’êtes. Il dit que je ne survivrai pas au premier coup de canon.

Elle se mit à pleurer ; mais apprenant ce qui venoit de se passer, elle pria Emilie de l’emmener avec elle.

— Bien volontiers, dit Emilie, si M. Montoni y veut consentir. — Annette ne lui répondit pas, et courut chercher Montoni qui se trouvoit sur la terrasse, environné de ses officiers. Elle commença une supplique. Il lui ordonna vertement de rentrer, et la refusa absolument. Annette ne plaidoit pas seulement pour elle, mais encore pour Ludovico. Montoni fut contraint de commander qu’on l’emportât avant qu’elle voulût se retirer.

Dans son désespoir, elle retourna près d’Emilie. Celle-ci ne jugea pas d’un bon augure le refus fait à Annette. On vint bien-