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Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/168

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assez le vestibule. Si elle risquoit d’attendre qu’Annette apportât un flambeau, Montoni ou ses compagnons pouvoient fort bien la découvrir.

Carlo enfin ouvrit la porte ; Emilie le pria d’envoyer aussitôt Annette avec une lumière dans la grande galerie, où elle se décida à l’attendre. Elle s’élança vers l’escalier ; Bertrand et Ugo, avec leurs torches, suivirent le vieux Carlo à l’antichambre, impatiens de souper et de trouver un bon feu. Éclairée seulement par les foibles rayons que jetoit la lampe entre les arcades de cette salle immense, Emilie s’efforcoit de gagner l’escalier, que l’obscurité lui cachoit. Les éclats désordonnés qui partoient de l’appartement, redoubloient sa terreur, et augmentoient sa perplexité. Elle s’attendoit à chaque instant à voir ouvrir la porte, et à voir sortir Montoni avec ses compagnons : enfin elle trouva l’escalier, monta jusqu’en haut, et s’assit sur la dernière marche, en attendant Annette. Les ténèbres de la galerie la détournoîent de s’y engager ; elle écoutoit pour entendre des pas, et n’entendoit que le bruit éloigné de la débauche, que les sourds échos de la voûte prolongeoient jusqu’à elle. Une fois, elle crut qu’elle entendoit un son fort bas dans la ga-