Aller au contenu

Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lerie obscure derrière elle ; elle y jeta les yeux, et crut y voir mouvoir un objet lumineux : ne pouvant en ce moment surmonter la foiblesse où la réduisoient ses craintes, elle quitta la place, et descendit quelques marches plus bas.

Annette ne venoit point ; Emilie conclut qu’elle étoit couchée, et que personne ne l’avoit avertie. Elle savoit bien que, dans le dédale des corridors, elle ne pourroit pas trouver son chemin ; elle n’avoit plus que la perspective de passer la nuit dans l’obscurité, soit dans la place où elle étoit, soit dans quelqu’autre semblable. Un mélange de terreur et de découragement lui arracha des larmes.

Elle crut alors entendre un son étrange dans la galerie ; elle écouta, n’osant pas respirer, mais le murmure croissant des voix dans le vestibule, étouffa tout autre bruit. Elle entendit Montoni et ses compagnons qui se précipitoient dans la salle, parloient comme des gens ivres, et sembloient venir à l’escalier. Elle se souvint alors que c’était le chemin de leurs chambres, et oubliant l’effroi que lui causoit la galerie, elle s’y enfonça, dans l’espoir qu’un des nombreux passages qui y donnoient la mettroit à l’abri des recherches, et qu’après la retraite de