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Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/38

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seroit pour elle une consolation dans l’avenir.

Annette monta ; Emilie lui dit son dessein, et Annette essaya vainement de l’en détourner. Annette, avec beaucoup de difficulté, se laissa engager à venir jusqu’à la tour ; mais aucune considération ne l’auroit fait entrer dans la chambre d’un mort.

Elles sortirent du corridor, et arrivèrent au pied de l’escalier qu’Emilie connoissoit déjà. Annette lui déclara qu’elle n’iroit pas plus loin. Emilie monta seule. Quand elle revit la trace de sang, le courage lui manqua ; elle fut contrainte de s’arrêter, et fut au moment de descendre. Une pause de quelques minutes ranima sa résolution, et elle continua de monter.

En arrivant sur le palier du haut, Emilie se souvint que cette porte avoit été fermée ; elle craignoit qu’elle ne le fût encore. Elle fut trompée sous ce rapport. La porte s’ouvrit sous sa main, et l’introduisit dans une chambre sombre et déserte. Elle la considéra avec une extrême crainte, avança lentement, et entendit une voix sourde qui parloit. Incapable de parler elle-même ou de faire un seul mouvement, Emilie ne jeta pas un cri. La voix parla encore ; et lui trouvant une ressemblance à celle de madame