Aller au contenu

Page:Raimond - Mémoire sur les causes des troubles et des désastres de la colonie de Saint-Domingue, 1793.djvu/29

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les faits que notre révolution ne pouvoit pas s’adapter aux colonies.

En conséquence des émissaires furent envoyés sur les habitations Galiffet et Dagout[1] pour provoquer les esclaves de ces habitations à se soulever pour défendre la cause du roi.

Outre ces émissaires, il fut envoyé au Cap, avec une profusion étonnante, une lettre imprimée portant pour titre : Lettre de Louis-Marthe Gouy à ses commettans. Le style astucieux de cette lettre faisoit entendre qu’il falloit faire soulever les esclaves[2]. En effet, ces atteliers furent des premiers à se mettre en insurrection ouverte, après cependant quelques légers préludes commencés sur des habitations, sur lesquelles les

  1. Ce premier étoit marquis et avoit environ 1000 à 1200 esclaves ; le second étoit comte, et, de plus, courtisan et avoit environ 5 à 600 esclaves : on leur fit entendre, qu’ils étoient l’un et l’autre assez riches, pour faire le sacrifice de quelques centaines d’esclaves, que d’ailleurs la cour ne manqueroit pas de les dédommager de cette perte. Ces assertions sont d’autant plus fondées et l’on est d’autant plus autorisé à le croire, qu’on sait aujourd’hui que les chefs de ces noirs, ont des décorations de la cour, et qu’ils prennent des qualifications analogues à ces décorations.
  2. Un exemplaire de cette lettre fut remis et dénoncé à l’assemblée constituante par Biauzat.