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Page:Raimond - Mémoire sur les causes des troubles et des désastres de la colonie de Saint-Domingue, 1793.djvu/30

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députés de l’assemblée coloniale qui se rendoient de Léogane au Cap avoient passé, et sur lesquelles ils virent, à ce qu’ils rapportèrent en arrivant au Cap, des esclaves armés de torches et ayant égorgé quelques économes[1]. Cette révolte qu’il étoit facile d’éteindre dans son principe, (puisque ces esclaves n’avoient encore pu se procurer des armes) ne fit au contraire que se propager, sans doute parce que ceux qui l’avoient provoqué vouloient en tirer tout le parti qu’ils en avoient espéré : aussi s’empressa-t-on d’écrire à l’assemblée constituante, que cette révolte qu’on grossissoit beaucoup alors, n’étoit que l’effet du décret désastreux du 15 mai[2]. On fit plus, on poussa même la perfidie jusqu’à inculper les membres d’une société respectable, d’avoir envoyé par philantropie des émissaires dans la colonie pour provoquer les noirs à égorger les blancs. En même-temps qu’on agissoit ainsi pour la France, on appelloit des secours des colonies voisines, et sur-tout des colonies angloises par prédilection ; les indépendans

  1. Lisez la relation de ces événemens, dans les lettres de Blanchelande et dans les actes de l’assemblée coloniale.
  2. Voyez toutes les lettres de Blanchelande et autres, ainsi que les adresses de l’assemblée coloniale et provinciale du Nord.