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Page:Raimond - Mémoire sur les causes des troubles et des désastres de la colonie de Saint-Domingue, 1793.djvu/31

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vouloient plutôt par cette mesure attirer dans nos colonies la domination angloise, que les secours de ce peuple. Un discours de l’assemblée coloniale à milord Edouard, venu de la Jamaïque à cette époque, en est une preuve assez convaincante. Organe de l’assemblée coloniale, le président adressoit à milord Edouard ces paroles  : Nos yeux fixés sur l’horizon, attendent depuis long-temps vos vaisseaux et vos armées.

On doit se rappeller ici que, malgré les instances que firent à cette époque quelques capitaines bordelois pour venir en France annoncer les nouveaux malheurs de la colonie, et y demander des secours, ils furent refusés par l’assemblée coloniale, sous prétexte qu’on pourroit avoir besoin de tous les navires de la colonie pour transporter les familles blanches, si le mal s’aggravoit, et ce ne fut qu’après avoir éprouvé la douleur de ne pas avoir réussi à attirer les Anglois dans la colonie, que les indépendans se déterminèrent à s’adresser à la mère-patrie.

Les indépendans furent également trompés sur les suites de la révolte qu’ils avoient provoquée eux-mêmes. Comme propriétaires, ils ne vouloient qu’un simulacre de révolte, qu’ils auroient pu appaiser à volonté, mais ne purent empêcher les ennemis naturels de France de pousser