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Page:Rambert - Études littéraires, t1, 1890.djvu/375

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phes, non de celle des érudits. Il continue la tradition de Descartes, de Spinoza, de Kant, et voilà pourquoi ses sentences tombent de plus haut. Vous-même, vous n’avez rien qui ne soit clair à nos yeux. Vous n’êtes ni le premier qui se soit mis en quête d’un principe dirigeant, ni le dernier qui revienne lassé d’une vaine poursuite. Votre lassitude est celle du siècle. Quand l’humanité a ressassé pendant quelques générations des arguments contraires, elle finit par se dégoûter d’un labeur inutile. Vous en êtes là, et il n’y a entre vous et nous qu’une seule différence : nous avons rompu sans retour avec des discussions sans portée ; nous sommes la critique affranchie ; nous ne demandons plus l’impossible ; nous ne demandons qu’à comprendre, et depuis que nous avons borné là notre ambition, nous y avons trouvé tant de profit et de jouissance, que nous plaignons les malheureux qui, trop infatués de leur chimère, ne savent pas imiter notre philosophie. »

Ainsi parlent les critiques historiens, et ce langage est tous les jours plus applaudi.

Pour rendre tout à fait intéressante la comparaison que fait M. Stapfer des tendances de cette troisième école avec celles des écoles précédentes, il ne manque qu’une étude sur Molière par un des maîtres de là critique historique. MM. Taine et Schérer n’en ont parlé qu’en passant, et le travail le plus étendu que lui ait consacré Sainte-Beuve date d’un