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Page:Rambert - Études littéraires, t1, 1890.djvu/63

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vier 1555, quinze mois après la mort de Servet, ils en revinrent aux premiers édits. Un mois après cette première victoire, le parti calviniste l’emporta aux élections des syndics ; puis, pour assurer son triomphe, il fit recevoir, comme bourgeois de Genève, un grand nombre de réfugiés. Perrin se voyant battu, eut recours aux armes. Le 15 mai, à la tête des pécheurs, des navetiers et d’une nombreuse foule ameutée, il tenta de renverser par un coup de main le gouvernement établi ; mais il échoua et se vit réduit à prendre la fuite avec trente des siens. Tous furent condamnés à mort par contumace.

Dès cet instant l’autorité de Calvin fut acceptée de tous : aucun hérétique n’osa se mesurer en face avec lui ; le parti des Libertins disparut. La mort de Servet et la condamnation de Perrin furent pour le réformateur deux succès décisifs. — Quinze ans d’efforts lui avaient suffi pour faire disparaître l’ancienne Genève. Genève n’était plus que la cité calviniste.