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Page:Raynaud - À l’ombre de mes dieux, 1924.djvu/100

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Comme Avril, ta venue a balayé les brumes,
Et d’un feu salutaire, exauçant nos désirs,
Sur le Pimple, fouetté d’orages et d’écumes,
Rétabli les zéphirs.

Je me souviens. J’errais en proie au sombre doute.
J’étouffais dans la nuit d’un horizon fermé,
Et, soudain, je te vois resplendir sur la route
Comme un phare allumé.

Je te vois comme Hercule aux flèches redoutées,
Purger l’air des poisons qui l’infestaient encor,
Et renouer, au front des Muses insultées,
Leur diadème d’or.

Tu nous prêchais, des sots démasquant l’impudence :
« Un simple doigt docile au nombre et bien appris,
Sur le génie inculte, hérissé d’ignorance,
Emportera le prix.

Copiez-moi l’abeille, en ses larcins champêtres,
Rentrant lourde, au logis, d’un miel riche amassé,
Et sachez que ce n’est qu’en imitant les Maîtres,
Qu’on les peut surpasser.