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Page:Raynaud - À l’ombre de mes dieux, 1924.djvu/101

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L’esprit s’aile du frein d’une contrainte heureuse.
Même un barbare a dit : « Qui se contient s’accroît »
Telle une gerbe d’eau jaillit plus vigoureuse
D’un orifice étroit.

Soyez nus comme l’onde et comme la lumière,
Rejetez l’artifice et les faux ornements.
Il n’est rien d’imprévu. L’Art veut une matière
À l’épreuve du Temps.

Et surtout, renonçant à bâtir sur le sable,
Fondez-vous aux leçons d’Athènes, ma cité,
Où les Sages savaient, sous les traits de la Fable,
Cacher la Vérité. »

Ainsi, par la parole ensemble et par l’exemple,
Tu confessais Pallas, enflammé Pèlerin,
Et ton geste d’apôtre érigeait le vrai Temple
Et semait le bon grain.

Aux bords de notre Seine où l’herbe reverdie
Était comme une invite à nos jeux inspirés,
Ton génie avait fait refleurir l’Arcadie
Et ses fastes dorés.