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Page:Rebell - La saison à Baia, 1900.djvu/116

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LA SAISON

et l’autre, notre Épicharis. Peinte et ridée, la vieille courtisane ressemblait à ces statues de bois qui décorent les proues des navires, que l’on répare tant bien que mal avec un peu de minium et de céruse, mais qui laissent voir, ici et là, des fentes et des crevasses. En dépit de son visage, Épicharis n’en avait pas moins l’air svelte et évaporée dans sa robe à fleurs jaunes. La jeune fille qui était près d’elle, à la toilette modeste, aux yeux baissés, ne figurait pas mal une image de la Pudeur ou de la Virginité ; seulement une ou deux fois elle leva les yeux, et nous y découvrîmes une flamme que ne combattait point la malice ardente de son sourire, mais qui étonnait, qui effrayait au milieu de ses affectations d’innocence, comme