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Page:Rebell - La saison à Baia, 1900.djvu/165

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À BAIA

Il traversa la villa et s’introduisit dans la chambre mortuaire.

« Que personne ne sorte, cria-t-il en entrant. Les gens qui sont ici sont prisonniers : c’est l’ordre de César. »

Les femmes, sentant leur existence menacée, jetaient des cris de bêtes ; elles s’élancèrent vers la porte et firent des efforts violents pour s’enfuir, essayant de repousser le lieutenant et le centurion qui leur barraient le passage : mais par-dessus les épaules des officiers, elles virent étinceler sous la lune les lances des soldats qui avaient déjà envahi les cours de la villa ; alors elles n’eurent plus de courage, et, se reculant jusqu’au lit funèbre, elles se laissèrent tomber à genoux, désespérées.