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Page:Rebell - La saison à Baia, 1900.djvu/30

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LA SAISON

Pétronia est la servante, quelques-uns disent la nourrice de l’enfant. Elle l’habille, la coiffe elle-même, lui donne médecine lorsqu’elle est malade, ramasse et compte son argent, lave, détache et parfume ses robes, fabrique des enchantements, recherche pour elle, sur la plage, des pierres qui portent chance, l’instruit de la religion des siens, lui enseigne des recettes pour retenir ses amants et les moyens d’être immortelle. Cadicia l’aime, dit-elle, comme sa cuisse gauche ; Pétronia voit dans sa maîtresse sa fille, sa bienfaitrice et la banque dont elle tire sa subsistance.

Elles ne se séparent jamais.

Pétronia a le teint et l’aspect d’une tomate qui aurait longtemps mariné dans de la saumure. Ajoute