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Page:Rebell - La saison à Baia, 1900.djvu/65

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À BAIA

pendue une corbeille d’osier couverte d’une soie légère ; Statilia s’approcha sur la pointe du pied, souleva la soie et nous découvrit, toute enveloppée de toiles fines, une chair arrondie dont les traits étaient à peine dessinés. Mais les femmes, qui sont un peu devineresses, lurent très bien dans le visage de l’enfant qu’il serait beau un jour.

« C’est Antinoüs, dit Cadicia.

— L’Amour ! ajouta une esclave.

— Jésus ! conclut Pétronia. »

Statilia jouissait de cette admiration. Sous ses longs cils noirs, son regard devenait humide d’attendrissement.

« N’est-ce pas qu’il est beau ? fit-elle. Ah ! c’est un grand plaisir, je t’assure, d’avoir ce gosse-là. Quand je me réveille triste le matin, je