lettres arabes, l’exprimer de trente-neuf manières differentes, sans rencontrer la bonne. Ce nom doit s’écrire Aâzem[1], avec trois points sur la première consonne.
Il y a deux manières générales de rendre les mots asiatiques en caractères européens : elles sont fondées sur des principes presque opposés ; mais chacune d’elles a ses avantages, et chacune a été recommandée par des autorités respectables. La première a principalement pour objet la prononciation des mots qu’il s’agit d’exprimer ; et cette méthode, en tant quelle peut être employée, est d’une utilité incontestable : mais on ne sauroit offrir que d’une manière insuffisante, de nouveaux sons à un organe qui n’est pas formé pour les recevoir ; et à la fin, on est réduit à souffrir que le lecteur attache une prononciation précaire à plusieurs lettres et à plusieurs syllabes. De plus, ce mode d’orthographe détruit toute analogie grammaticale : on y représente des sons simples par des caractères doubles ; des voyelles y sont employées pour d’autres ; et peut-être tout notre travail n’aboutit qu’à perpétuer une prononciation provinciale ou dépourvue d’élégance. Toutes ces objections peuvent être alléguées contre la manière habituelle d’écrire le mot kummerbund[2], où l’on ne conserve ni les lettres, ni leur véritable son, tandis que kemerbend ou cemerbend, comme l’écriroit un ancien Breton, indique
- ↑ آُاْزِمُ injuste, inique, de la racine arabe آُزَمَ hébr. אָשַׁﬦ iniquitatem commisit, &c. Ce mot ne peut être qu’une épithète, et non un nom propre. Peut-être M. Jones veut-il désigner Yezdedjerd Ier, qui fut ainsi surnommé. Voy. l’Hist. des Sassanides, trad. de Myrkhond, et placée à la suite des Mém. sur diverses antiquités de la Perse, par M. Silvestre de Sacy, p. 321. (L-s.)
- ↑ Prononcez kemerbend ڪمــربند [ceinturon] ; mot persan composé de kemer ڪمر [ceinture], et de بند bend [lien], بند.