clairement les caractères originaux et leur prononciation persane. Afin de mettre ceci dans tout son jour, supposons que les Français eussent adopté un alphabet tout-à-fait différent du nôtre, et dont les types n’existeroient pas dans nos imprimeries. Figurons-nous qu’un Anglois qui sauroit leur langue, désirât citer, dans un morceau de critique, la fameuse imitation d’Horace par Malherbe. Il liroit ainsi :
La mort a des rigueurs à nulle autre pareilles.
On a beau la prier ;
La cruelle qu’elle est se bouche les oreilles,
Et nous laisse crier.
Le pauvre, en sa cabane, où le chaume le couvre,
Est sujet à ses lois ;
Et la garde qui veille aux barrières du Louvre,
N’en défend pas nos rois.
Choisiroit-il d’écrire ces huit vers en caractères romains exactement comme les Français les écrivent, ou d’orner son ouvrage d’une citation qui ressembleroit plus à un dialecte de sauvages, qu’à la langue d’une nation civilisée ! Bonne ou mauvaise, sa prononciation seroit peut-être représentée comme il suit :
Law more aw day reegyewrs aw nool otruh parellyuh.
Onne aw bo law preeay ;
Law crooellyuh kellay suh booshuh lays orellyuh,
Ay noo laysuh creeay.
Luh povre, ong saw cawbawn oo luh chomuh luh coovruh,
Ay soozyet aw say Iwaw ;
Ay law gawrduh kee velly ò bawryayruh dyoo Loovruh,
Nong day fond paw nos rwaw.
Le second système d’orthographe asiatique consiste à rendre