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Page:Reclus - L'Homme et la Terre, tome IV, Librairie universelle, 1905.djvu/561

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travaux des jesuites

candidement leur foi en se heurtant, au mépris de toute prudence, contre les coutumes chinoises qui leur paraissaient opposées aux commandements de Rome. La « question des rites », c’est à dire des honneurs rendus aux ancêtres et à Confucius, fut décisive en Chine, et le contrecoup en fut redoutable dans tout le monde chrétien. Les jésuites prudents autorisaient ces rites, les ardents dominicains les dénonçaient comme impies, et les autorités de l’Eglise, prises de part et d’autre entre leurs intérêts, se trouvaient fort perplexes. En 1645, Innocent X condamnait les rites chinois sur l’exposé du dominicain Morales. En 1656, Alexandre VII les autorisa sur un nouvel exposé du jésuite Martini. En 1669, Clément IX confirme à la fois les deux décrets de ses prédécesseurs[1], espérant échapper ainsi au danger d’une solution. Puis en 1693, s’accomplit enfin l’acte de condamnation officielle, presqu’immédiatement après la proclamation d’un édit de tolérance absolue.

Cl. J. Kuhn, édit.

japon, une porte de tokio

Sous la « houlette » des pasteurs dominicains, les catholiques se comptèrent bientôt par centaines de milliers dans les provinces du

  1. H. Hauret. La Mission de Kiangnan, p. 24.