Aller au contenu

Page:Reclus - L’Homme et la Terre, tome 2, Librairie Universelle, 1905.djvu/467

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
459
grèves plébéiennes et guerres patriciennes

geaient derrière leurs chefs, les pauvres derrière ceux que les dépouilles des villes avaient enrichis, et l’esprit public, animé par les souvenirs de violence et les espoirs de rapine, se grisait d’ambition. En dehors de Rome les patriciens des autres cités étaient décidés d’avance à bien accueillir les généraux qui les délivreraient de toute inquiétude à l’égard de la plèbe redoutée. Nombre de familles latines, dit Fustel de Coulanges[1], émigrèrent à Rome parce qu’elles n’aimaient pas le règne démocratique du Latium et préféraient s’appuyer sur le patriciat romain.

Musée du Louvre.Cl. Giraudon.

vache en bronze trouvée à herculanum


De même les Volsques et les Etrusques livrèrent leurs villes aux Romains partout où dominaient des aristocraties civiles et sacerdotales. Et, plus tard, dans la période critiqué de l’autonomie romaine, lorsque Hannibal descendit en Italie, toutes les villes se trouvèrent aussitôt en révolution, non pour assurer leur autonomie politique mais pour faire triompher l’un ou l’autre des partis respectifs. Dans chaque communauté urbaine, l’aristocratie était pour Rome, la plèbe pour les Carthaginois.

Avec la politique purement envahissante de Rome, les guerres pu-

  1. La Cité Antique, p. 449.