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Page:Recordon - Le chrétien et les dettes.djvu/15

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séricordieux. » — Voilà qui n’a pas besoin de commentaire pour s’imposer à la conscience de tout disciple de Christ.

Enfin, quel plus puissant motif à la libéralité chrétienne peut-on présenter que celui que Paul offrait aux fidèles de Corinthe, à l’occasion d’une collecte pour les saints de Jérusalem, dans laquelle ils avaient donné selon leur pouvoir et même au delà de leur pouvoir : « Vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ qui, étant riche, a vécu dans la pauvreté pour vous, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis » (2 Cor. VIII, 9) ! Laissons maintenant parler notre frère C. H. M.

« Vous demandez : « Est-il convenable et droit que des chrétiens qui ont des dettes donnent de l’argent dans un but charitable ? » Très-certainement non. Nous devons être justes avant d’être généreux. Si j’ai des dettes, je n’ai pas le droit de donner de l’argent pour une œuvre de charité. Si je le faisais, il y aurait, au moins, une certaine mesure d’honnêteté à ce que, sur le dos du papier renfermant ce que je donne, j’écrivisse ces mots : « Emprunté à mes créanciers sans leur consentement. » Mais, cher ami, nous devrions aller beaucoup plus loin encore : Nous croyons que, dans la règle, les chrétiens ne doivent jamais faire de dettes du tout. « Ne devez rien à personne, » c’est là un précepte tellement clair et simple, que celui qui va son chemin, fût-il un insensé, ne pourra s’y égarer. Nous ne traiterons pas ici la question de savoir jusqu’à quel point ceux qui sont dans les affaires commerciales peuvent observer cette heureuse et sainte règle. Il y a des termes, auxquels le manufacturier vend an marchand en