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Page:Recordon - Le chrétien et les dettes.djvu/2

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l’on veut, mais en ajoutant que c’est pour le renforcer encore davantage. Voici le verset dans son entier : « Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres, car celui qui aime les autres a accompli la loi. » — Qu’est-ce à dire si ce n’est ceci : toute dette vous est interdite, à l’exception d’une seule, dont vous ne sauriez jamais vous libérer, savoir l’amour pour vos frères et les obligations qui en découlent ? Il est clair que, tant que nous serons ici-bas, jamais nous ne pourrons dire que nous ne devons plus rien à nos frères, qu’il n’est plus pour nous de devoir résultant de l’affection fraternelle. À cette seule exception près, toute autre dette nous est formellement défendue : nous ne pouvons en contracter sans transgresser un des commandements les plus positifs de la Parole et, par conséquent, toute dette est un péché pour le chrétien.

Il y a pourtant quelques réserves à faire ou quelques explications à donner sur ce que nous entendons par des dettes.

Un chrétien, même fidèle, peut se voir dans les dettes, par une suite de circonstances malheureuses – qui, sans doute, ne sont pas arrivées sans la volonté de Dieu, mais qui ne dépendaient nullement de la volonté de celui qui en souffre. Tel était, par exemple, le cas de cette veuve d’un des fils des prophètes qui, quoique craignant Dieu, était mort, laissant sa pauvre femme exposée à se voir tout enlever, jusqu’à ses deux enfants, par un créancier avide et cruel. — Que faire alors ? précisément ce que fit cette femme qui a recours à Dieu en s’adressant à l’homme de Dieu et qui est ainsi admirablement délivrée. Dans une semblable position, où nous voyons la main du Seigneur, nous