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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/122

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Relation Hiſtorique


breche vis-à-vis, pour pouvoir paſſer les malades ſous ces tentes.

La ſeconde choſe qui donna lieu aux deſordres dans le ſecond periode du mal, c’eſt l’indolence à croire que ce fût veritablement la peſte. Delà le défaut de prévoyance pour l’inhumation des morts ; dans les commencemens on les portoit aux Infirmeries, qui quoique vaſtes, ne purent pas en recevoir un grand nombre, parce que le terrein eſt preſque tout ſur le Roc : on fût même obligé d’en combler une vieille Citerne. Les Infirmeries étant donc remplies, on reſolut d’ouvrir une foſſe du côté de la Cathedrale ; mais à peine a-t’on commencé d’y travailler, qu’on l’abandonne ſur les repreſentations des Religieuſes du St. Sacrement, dont la maiſon étoit tout auprès. On déſigna une terre hors la Ville, entre les portes d’Aix & de la Joliete, dans laquelle on ouvrit deux foſſes de dix toiſes de long & autant de large, & de quatorze pieds de profondeur. Ce ne fût pas ſans peine que l’on obligea des Payſans à y travailler : il fallut que Mr. Mouſtier l’Echevin, hom-