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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/223

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de la peſte de Marſeille


il continuë à ſe montrer par tout : quoique le mal commence à devenir formidable, par la vivacité de ſa contagion, il ne craint rien pour lui, il ne craint que pour le ſalut des ames confiées à ſes ſoins : ſa ſollicitude paſtorale s’étend à tout ce qui le regarde.

Cependant le mal ſe gliſſe dans ſa maiſon & lui enleve ſes domeſtiques, il frape également par tout, aux portes des Palais des Grands, comme à celles des maiſons du Peuple. La ſienne ſe trouve environnée de corps morts, & ſa ruë en eſt couverte comme toutes les autres, il y eſt comme aſſiégé, ſans pouvoir ſortir, & ſon zele ainſi reſſerré & contraint, impatient de ſe mettre au large, lui inſpire le deſſein de chercher une maiſon dans un quartier dégagé de ces affreux embarras. Celui de St. Ferreol eſt le ſeul où il puiſſe trouver une maiſon, dont les avenuës ſoient libres ; il s’y tranſporte, pour pouvoir de-là ſe répandre dans toute la Ville. Le feu de la contagion répandu par tout, ne reſpecte pas les Miniſtres du Seigneur. Nous avons déja perdu les