plus zelés, & ceux qui les ont ſuivi ;
& la mortalité des Confeſſeurs a été
ſi nombreuſe, qu’il n’en reſte preſque
plus aucun vers la mi-Septembre,
comme nous l’avons déja dit ; ce qui
obligea nôtre Evêque de rendre une
Ordonnance le 2. de ce mois, pour
obliger tous les Prêtres & Religieux
retirés à la Campagne à rentrer dans
la Ville, & à venir ſe joindre à lui,
pour exercer les fonctions de leur Miniſtere.
Il ne peut voir, ſans une extrême
douleur, ſon peuple privé du
ſecours des Sacremens, & perir tant
de Miniſtres, qui lui étoient ſi chers,
& dont la memoire nous ſera toûjours
précieuſe. Preſſé par les mouvemens
de la charité la plus tendre, il va
prendre leurs fonctions, & vers la
mi-Septembre rien ne peut le retenir,
ni les conſeils des Medecins, ni les
prieres de ſes amis, ni les larmes de
ſes domeſtiques, que le mal n’a pas
encore enlevé. La crainte de ſon propre
peril ne l’arrête pas dans le peril
commun de ſon Peuple. Il va par toute
la Ville accompagné de Mr. Boujarel
Chanoine de la Cathedrale, de
quelques Confeſſeurs, & de ſes Au-
Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/224
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
206
Relation Hiſtorique