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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/256

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Relation Hiſtorique


Grenadiers qu’on leur avoit donnés pour cela ; ce qui ne pouvoit pas ſe faire ſans des peines & des ſoins extraordinaires ; ils étoient même préſens au travail. Le premier mourut dans cet emploi, & le ſecond y a continué de ſervir utilement ſa Patrie juſques à la fin de la contagion. On ne ſçauroit aſſez loüer le zele & le courage de ces hommes infatigables qui ſe dévoüent ainſi pour le Public aux fonctions les plus pénibles & les moins brillantes. Cet éloignement des foſſes faiſoit que le quartier de St. Jean qui en eſt le plus éloigné, & qui n’étant habité que de menu peuple, ſouffroit la plus grande mortalité, étoit auſſi le plus embarraſſé des cadavres ; on ne peut pas même ſurvenir à enlever ceux de l’Hôpital des Convaleſcens, ils y croupiſſent comme ailleurs, & quelque diligence que l’on faſſe, on ne peut pas égaler la rapidité de la contagion.

Dans cet embarras chacun propoſe des moyens & des expediens pour délivrer la Ville d’une infection, qui menaçoit le reſte des Habitans d’une mort inévitable. Les uns diſent qu’il