ravant ſans Medecins. Ils commencent
d’abandonner ces grandes idées
des inflammations gangreneuſes : le
mauvais ſuccès des ſaignées leur fait
voir que cette maladie dépend d’un
autre principe, & que ces inflammations
internes ſont plûtôt des ſymptomes
& des productions du mal que
ſa cauſe ; & le funeſte effet des purgatifs,
& des tiſannes laxatives les
convainquit bientôt que ce n’étoient
pas ici ces fiévres malignes, ſur leſquelles
ils avoient reçûs de ſi belles
inſtructions. Enfin ils ſont obligés d’avoüer
que c’eſt toute autre maladie
que celle qu’ils avoient jugé, & qu’elle
eſt veritablement la peſte. Nous
n’avons garde de pouſſer plus loin
des raiſonnemens, qui ſont, pour
ainſi dire, au-delà de nôtre Sphere,
& au-deſſus de nôtre portée ; mais
nous ne devons pas diſſimuler qu’ils
auroient pû s’épargner la peine de
faire ces épreuves, & aux malades le
chagrin d’en courir tout le danger,
s’ils avoient daigné en conferer avec
les autres Medecins qui étoient déja
au fait de la maladie, qui l’ayant reconnuë
dès qu’elle ſe montra, ſaiſi-
Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/318
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
300
Relation Hiſtorique