Aller au contenu

Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/317

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
299
de la peſte de Marſeille


rent parfaitement bien. Voilà donc les choſes en regle, par la ſageſſe de celui qui ordonne, & par la vigilance de ceux qui executent. Il ne tient plus à la prudence humaine que la contagion ne ceſſe, on ne doit plus rien eſperer que de la miſericorde du Seigneur ; ſa colere n’eſt pourtant pas encore appaiſée, ni ſa juſtice ſatisfaite. Le mal ne ſe repand plus avec la même rapidité, mais il exerce toûjours la même violence ; on voit toûjours des morts promptes, mêmes ſymptomes, même malignité.

Les Medecins étrangers éprouvent en vain tour à tour differentes methodes, tantôt les ſaignées réïterées, tantôt les violens émetiques, aujourd’hui les purgatifs & les tiſannes laxatives, demain les volatils & les cordiaux les plus actifs à double & triple doſe, ils mettent en uſage divers remedes envoyés de Paris, & de pluſieurs autres Villes : la maladie cependant ſe jouë de leurs vains efforts & les oblige d’avoüer que ſa malignité eſt au-deſſus de tous les ſecours de l’art. On meurt à preſent avec des Medecins, comme on mouroit aupa-

N vj