Aller au contenu

Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/322

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
304
Relation Hiſtorique


reſte ſans action & ſans mouvement, & qu’il s’y amortit tout-à-fait ; que dans les ſeconds il reprend ſon activité après un certain tems, lorſque quelque cauſe externe le met en jeu, & qu’alors il forme un abus, ou bien que ſe précipitant tout à coup dans ces parties que les Medecins appellent émonctoires, il y attire un dépôt d’humeurs aſſez abondant, pour faire une prompte & loüable ſupuration ; mais laiſſons aux maîtres de l’art à expliquer ces ſortes de revolutions. Nous ajoûterons ſeulement que tous ces malades n’avoient guére beſoin ni de remedes, ni de Medecins, la nature plus forte que les premiers, & plus ſage que les ſeconds, faiſoit elle ſeule les frais de la guériſon, & en avoit tout l’honneur.

Juſqu’ici le quartier de St. Ferreol avoit été épargné : les ruës y ſont vaſtes, les maiſons fort grandes & habitées par des gens riches & commodes, auſſi la contagion n’y avoit pas-fait de grands progrés : mais dans ce troiſiéme periode, elle s’y ralume vivement, dans le tems qu’elle commence à calmer dans tout le reſte de