dernier periode, & les temps devenans
toûjours plus ſereins & plus tranquilles,
donnerent lieu à toute ſorte
de perſonnes d’exercer leur talent d’écrire.
Le champ étoit vaſte, & la
matiere feconde. Les troubles & les
déſordres de la contagion, des déſolations
extrêmes, une mortalité génerale,
des évenemens ſinguliers
étoient un ſujet bien digne d’un Hiſtorien.
Une maladie auſſi extraordinaire
ne pouvoit qu’exciter la curioſité
des Medecins : l’un & l’autre
fourniſſoient aux Poëtes des grandes
idées, & de quoy faire briller leur
talent. On vit d’abord la Ville inondée
de ces trois ſortes d’écrits, qui
ne ſervirent pas moins à divertir le
public qu’à l’amuſer. Nous avons
crû devoir rendre compte de tous ces
differents ouvrages ; & ce chapitre
ſera pour ainſi-dire, l’hiſtoire litteraire
de nôtre peſte, dans lequel
nous nous contenterons de raporter
en hiſtorien fidelle le jugement du
Public ſur tous ces ouvrages, ſans
y rien mettre du nôtre que quelques
reflexions répanduës çà & là.
Ou vit d’abord paroître diverſes