Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/388

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
370
Relation Hiſtorique


dernier periode, & les temps devenans toûjours plus ſereins & plus tranquilles, donnerent lieu à toute ſorte de perſonnes d’exercer leur talent d’écrire. Le champ étoit vaſte, & la matiere feconde. Les troubles & les déſordres de la contagion, des déſolations extrêmes, une mortalité génerale, des évenemens ſinguliers étoient un ſujet bien digne d’un Hiſtorien. Une maladie auſſi extraordinaire ne pouvoit qu’exciter la curioſité des Medecins : l’un & l’autre fourniſſoient aux Poëtes des grandes idées, & de quoy faire briller leur talent. On vit d’abord la Ville inondée de ces trois ſortes d’écrits, qui ne ſervirent pas moins à divertir le public qu’à l’amuſer. Nous avons crû devoir rendre compte de tous ces differents ouvrages ; & ce chapitre ſera pour ainſi-dire, l’hiſtoire litteraire de nôtre peſte, dans lequel nous nous contenterons de raporter en hiſtorien fidelle le jugement du Public ſur tous ces ouvrages, ſans y rien mettre du nôtre que quelques reflexions répanduës çà & là.

Ou vit d’abord paroître diverſes