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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/392

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Relation Hiſtorique


quent quelque talent dans leurs Autheurs, mais aucune ne remplit parfaitement un ſujet ſi vaſte, ſi intereſſant, & qui fournit de ſi belles idées, La ſincerité ſe fait diſtinguer dans les unes, la pieté dans les autres, & en toutes c’eſt toûjours le triſte ſpectacle des mourants & des morts. Quelques-unes étoient accompagnées d’une Paraphraſe ſur le miſerere, & d’autres prieres en vers ſi néceſſaires dans la conjoncture. Enfin les Provençaux aimant à rimer, chacun tachoit de charmer l’ennuy de ſa retraite par ces ſortes d’amuſemens. De jeunes gens que la ceſſation des divertiſſements publics mettoient dans la neceſſité de chercher des plaiſirs innocens, voulurent s’en procurer un par l’impreſſion d’une Epître en vers, qu’avoit fait un jeune Capucin pour faire épreuve de ſon talent. Le bon Religieux ne ſe méfiant pas du deſſein de cette Jeuneſſe badine, leur lacha ces vers qu’ils firent imprimer avec ce titre, qui marque aſſès le caractere de la piece, fruit precoce, ou operation admirable de l’eſprit original du ſeraphique Pere Frere