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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/399

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de la peſte de Marſeille


premiere relation. Il attendoit d’eux un ouvrage qui répondit à leur reputation, & à l’idée qu’il en avoit conçûë. Il ſe promettoit de leur part des explications ſavantes & recherchées ſur la nature de la maladie & de ſa cauſe, des découvertes utiles ſur les moïens de la guérir. Il comptoit que de fameux Medecins, qui n’avoient jamais voulu ſe confondre avec les autres, ſe diſtingueroient d’eux par la beauté de leurs ouvrages, par leur érudition, par la nouveauté de leurs découvertes, par la ſûreté de leur prognoſtic & de leur pratique : que ceux qui avoient oſé reprocher aux uns leur inaction, aux autres des préventions indignes[1], agiroient, eux-même plus efficacement, & ne donneroient pas dans des préventions encore plus vaines : que ceux qui attribuoient la grande mortalité de cette Ville au préjugé, où l’on y étoit de l’incurabilité du mal, fairoient bien-tôt ceſſer ce faux prejugé par la guériſon de pluſieurs malades. Enfin il croïoit que des Medecins diſtingués par leur rang & par leur merite ſauroient ſe mettre au deſſus de cette indigne paſſion de déprimer les

  1. Pag. 11. de la Relat.