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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/442

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Relation Hiſtorique


n’en peut naître que des conſequences encore plus fauſſes ; la premiere que Mr. Deidier entre dans l’obſervation 8. eſt que l’air ny les marchandiſes infectées ne ſauroient donner la peſte, & voicy ſon raiſonnement ; De tous les animaux qui reſpirent le même air l’homme ſeul eſt attaqué de peſte, or par les expériences cy-deſſus tout chien eſt ſuſceptible de peſte & aucun chien n’en a été attaqué, donc la peſte ne vient point de l’air, mais de quelqu’autre cauſe, qui ne peut être que les mauvais alimens ſeuls capables d’attaquer la bile préferablement aux autres humeurs. Qu’il me ſoit permis de retorquer l’argument contre ce Profeſſeur. Les chiens uſent des mêmes alimens que l’homme, or tout chien eſt ſuſceptible de peſte, donc les alimens, qui ont donné la peſte à l’homme ont dû auſſi la donner aux chiens. Après cela faiſons-luy quartier pour le reſte, & laiſſons luy dire tant qu’il voudra que ces mauvais alimens attaquent la bile préferablement aux autres humeurs.

La ſeconde conſequence qu’il en tire, c’eſt que la peſte étoit à Mar-