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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/448

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Relation Hiſtorique


Mrs. les Médecins de Montpellier ; Ils nous ont decillé les yeux, & nous ont appris à connoître la peſte. Nous n’avons plus rien à craindre du commerce du Levant, nos Infirmeries vont nous devenir inutiles, & déſormais nous n’aurons plus beſoin de prendre ces gênantes précautions contre les perſonnes & les marchandiſes infectées ; la peſte ne peut plus nous venir de ces contrées ſuſpectes ; elle ne peut nous reprendre, ſelon M. Pons, que quand le temps d’éclorre marqué par la providence à cette fatale ſemence de peſte, qui eſt répanduë dans l’air, ſera arrivé ; & ſelon Mr. Deidier, que quand les mauvais alimens & les révolutions des ſaiſons infecteront nôtre bile, & la rendront verdâtre ; c’eſt de quoy ils nous aſſurent ; & quand ce malheur nous arrivera, nous n’aurons qu’à tenir ferme, faire bonne contenance, en un mot n’avoir point de peur. Mrs. Chicoyneau & Verny, nous promettent que le courage & la fermeté nous garantiront du mal, ou du moins que nous en guérirons, nous ſommes d’un caractere d’eſprit