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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/517

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de la peſte de Marſeille


plein & robuſte, l’ipecacuanha, ſi c’étoit une perſonne délicate, l’un & l’autre en une doſe très-petite & très-moderée.

Si l’émetique ne faiſoit qu’exciter le vomiſſement, ſans faire aller du ventre, d’abord après ſon operation finie, on donnoit ſur le champ un leger purgatif, ou tout au moins un lavement.

Quand le poulx n’étoit ni plein ni élevé, on ſe paſſoit de ſaignée, & on commençoit par donner l’émetique toûjours en petite doſe, pour peu qu’il fût indiqué, autrement ſi c’étoit un corps plein, & que l’on reconnut qu’il y eût beaucoup de corruption dans les premieres voies, on ne donnoit qu’un purgatif ſimple, on n’en a jamais donné que des benins & legers, & encore en petite doſe ; parce qu’on avoit reconnu que les purgatifs violens & les grandes évacuations ne diminuoient ni la fiévre, ni les ſymptômes, & ne faiſoient que hâter la mort du malade : les legers purgatifs, comme la rhubarbe, les tamarins, la caſſe, la manne, & le ſyrop roſat, faiſant toûjours une éva-