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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/529

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de la peſte de Marſeille

Voilà tout ce que la violence de la maladie & le trouble de cette Ville nous ont permis d’obſerver. Uniquement occupés à faire des obſervations juſtes & fidéles, nous n’avons pas eu la même attention à leur donner l’ordre & l’étenduë convenables, encore moins à y répandre l’érudition dont elles étoient ſuſceptibles. Il paroit pourtant par ces obſervations, que cette maladie ſi extraordinaire ne demande que peu de remedes très-ſimples & très-communs, un grand ordre dans la police, beaucoup de ſoins des malades, & ſur tout des Medecins & des Chirurgiens prudens & attentifs ; auſſi avons-nous vû échoüer tous les prétendus ſpecifiques ; car le bruit de cette maladie nous a attiré ici tous les empiriques & gens à ſecret, nous avons reçû des remedes & des recettes de toutes les contrées de l’Europe, la Cour même nous en a envoyé pluſieurs avec ordre de les compoſer, & de les mettre en uſage, rien de tout cela n’a réüſſi. Les grandes idées des ſyſtêmes modernes ne ſont ici d’aucun uſage. Quoique le mal ſoit vif & prompt, il ne veut point être bruſ-