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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/528

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Relation Hiſtorique


bien commun, ſoit pour nôtre interêt particulier, nous avons redoublé nôtre attention ſur cet article. Prévenus dès l’Ecole, par de celebres Profeſſeurs, que les maladies ne ſont point contagieuſes par elles-mêmes, nous avons crû que c’étoit ici l’occaſion de verifier un point auſſi important pour le bien public, nous n’avons pas été long-tems à nous détromper de nôtre erreur ; & les preuves que nous avons de la contagion ſont ſi évidentes, & portent ſur des faits ſi conſtants, qu’elles ne laiſſent aucun doute là-deſſus.

Pour ce qui eſt du tems qu’il faut à ce venin pour ſe déveloper, quand il a une fois pénetré dans le corps : il n’y a rien de reglé, aux uns plutôt, aux autres plus tard, ſuivant les differentes diſpoſitions du ſang, & ſelon le concours des cauſes externes, qui le mettent en jeu & en action ; dans les uns preſque ſur le champ, au moins du jour au lendemain, ç’a été le plutôt : dans les autres deux, trois, quatre, cinq, ſix jours, &c, juſques au trente-cinquiéme jour, qui eſt le terme le plus éloigné qu’on ait pû obſerver.