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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/57

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de la peſte de Marſeille

Les paſſagers arrivés ſur ces Vaiſſeaux ſuſpects, ceux même du Capitaine Chataud eurent l’entrée le 14. Juin, ainſi qu’il eſt marqué dans le Journal imprimé, tiré du Memorial de l’Hôtel de Ville ; c’eſt-à-dire, qu’à compter du jour de l’arrivée des Vaiſſeaux, ces paſſagers n’ont fait qu’une quarantaine ordinaire de quinze à vingt jours ; & toute la précaution qu’on a priſe, c’a été de leur donner, & à leurs hardes quelques parfums de plus : car les paſſagers, ſortant des Infirmeries emportent avec eux leurs hardes, & ſouvent leurs pacotilles[1]. Il faut avoir une grande foi à ces parfums, pour croire qu’ils puiſſent détruire un venin, qu’on a déja humé dans le corps, & corriger le vice d’une marchandiſe infectée, qui n’a pas été aſſez long-tems à l’air. Juſqu’ici tout ſe paſſe dans l’interieur des Infirmeries & ſous le ſecret ; mais des morts ſi frequentes & un raport des Chirurgiens auſſi déciſif, ne permettent plus de cacher la choſe : on en donne avis aux Puiſſances & à la Cour. Il ne nous eſt pas permis de penetrer plus loin. Tels ont été les

  1. Petits paquets de marchandiſes que les gens de mer aportent pour leur compte.