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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/56

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Relation Hiſtorique


port auſſi précis & juſtifié par l’évenement, pour porter les Intendans de la ſanté à faire ſortir des Infirmeries ces marchandiſes infectées, & à les renvoyer en l’Iſle de Jarre, où dans la ſuite elles ont été brûlées avec le corps du Vaiſſeau, par ordre de la Cour. Quelques jours après, le Prêtre, qui avoit adminiſtré les Sacremens à ces malades, mourut auſſi de la même maladie.

Il eſt bon de remarquer, que ſur les autres Navires ſuſpects, & qui ſont arrivés après le Capitaine Chataud, il n’y a eu ni malade ni mort dans toute la route, ni pendant la quarantaine. Veritablement un des Portefaix du Capitaine Aillaud mourut dans les Infirmeries[1], mais ce ne fût qu’après qu’on l’eût obligé à travailler aux marchandiſes du Capitaine Chataud, & même à enterrer un de ſes Portefaix mort : de quoi l’Ecrivain du Capitaine Aillaud proteſta contre l’Intendant de ſemaine, ſe plaignant, que ſi le Portefais prenoit mal, on le rejetteroit ſur les marchandiſes, & que cela prolongeroit leur quarantaine.

  1. Les Ecrivains des Navires s’enferment avec les marchandiſes dans les Infirmeries.