Aller au contenu

Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
44
Relation Hiſtorique

Après ces deux malades il n’en paroît pas d’autre : déja on ſe raſſure ſur la crainte du mal contagieux ; déja on s’aplaudit des ſages précautions qu’on a priſes pour l’étouffer dans ſa naiſſance ; déja le public ingenieux à ſe flatter, & facile à ſe prévenir, attribuë à ces deux malades toute autre maladie que celle dont ils ſont morts. Mais le mal ſe joüant des précautions des uns, & de l’incredulité des autres, pulluloit ſecretement dans cette ruë de l’Eſcale, & dans les maiſons voiſines de celle de la nommée Tanouſe, dont il a été parlé. Il ſe repandoit même à la ſourdine en d’autres ruës ; car Joli, fripier à la place des Prêcheurs, avoit déja perdu une fille, & tout le reſte de cette famille a péri tout de ſuite ; & dans la ruë de l’Oratoire, la nommée Bouche, Tailleuſe fût auſſi attaquée du mal, elle ſe tira d’affaire mais tous ſes parents en ſont morts.

Le plus grand nombre de ces malades étoit pourtant dans cette ruë de l’Eſcale, où Mr. Sicard le fils Medecin agregé, qui y deſſervoit la Miſericorde, trouva quelques malades