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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/65

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de la peſte de Marſeille

Une ſi grande mortalité dans une même ruë, fit du bruit dans la ville, les Curés en avertiſſent les Magiſtrats, qui reveillés par les cris publics, joignirent Mr. Peiſſonel Medecin au Sr. Bouzon leur Chirurgien de confiance, pour la viſite de ces malades. Ils ſe portent à cette ruë le 24. & y trouvent pluſieurs malades attaqués de nouveau. L’Autheur du Journal imprimé, ſupoſant ce qu’on auroit dû faire, qu’il y avoit pluſieurs Medecins commis à cette viſite, fait dire aux uns que c’étoient des fiévres malignes, aux autres des fiévres contagieuſes cauſées par les mauvais alimens, & qu’aucun ne dit poſitivement que c’étoit la peſte. Il eſt pourtant certain que le Medecin leur déclara que c’étoit bien la peſte, & qu’il n’y eût que le Chirurgien, qui les flattoit du contraire. Quoiqu’il en ſoit, il étoit bien facile aux Magiſtrats de s’en aſſûrer.

Tout le Royaume verra avec étonnement, que dans une ville, où il y a un College & une Agregation de Medecins, & où l’on voit regner depuis près de deux mois une nouvelle