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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/66

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Relation Hiſtorique


maladie, on ne daigne pas les aſſembler, ou tout au moins les plus accrédités d’entr’eux, pour les conſulter & les faire décider ſur une maladie de cette conſequence. Les regles d’une ſage adminiſtration ne permettoient pas dans une affaire auſſi importante, de s’en raporter à la déciſion d’un ſeul Chirurgien des plus nouveaux de la ville, ni de reſter dans une funeſte incertitude, ſur la nature d’un mal, dont les ſuites ſont ſi terribles. On ne laiſſe pourtant pas de mettre des Gardes aux avenuës de cette ruë, d’en enlever les malades, de les tranſporter aux Infirmeries avec quelques perſonnes qui avoient eu avec eux une communication prochaine ; & pour ne pas allarmer le peuple, on ne fait ces expeditions que la nuit & à la ſourdine.

Cela n’empêcha pas que le mal n’allat toûjours croiſſant, & qu’il ne fit des progrés dans les autres quartiers. Il commence à paroitre dans le Fauxbourg, & tous ces malades ſont tranſportés aux Infirmeries, où la plûpart mouroient en y arrivant ; parce qu’on n’étoit guére informé de

leur